Depuis la crise du Covid-19, les Français n’ont jamais autant économisé ! En 2020, ces derniers auraient ainsi épargné 110 milliards d’euros. Un surplus d’épargne qui devrait toujours être d’actualité cette année et s’élever à 55 milliards d’euros, selon les données de la Banque de France.
La tendance à épargner devrait se poursuivre en 2021
En 2020, face à la crise sanitaire, les Français se sont montrés particulièrement prudents en matière de finances ! Et si certains ont opté pour le rachat de crédits, nombreux sont ceux qui ont choisi d’épargner en temps de crise.
Le Livret A et le Livret de développement durable, qui affichent pourtant des taux d’intérêt faibles, ont été particulièrement prisés l’année dernière, au point d’atteindre un succès historique. Lors du premier confinement en avril 2020, les ménages ont ainsi épargné près de 5,5 milliards d’euros sur le livret A et 1,93 milliard d’euros sur le LDDS.
Des chiffres bien supérieurs aux 2,48 milliards d’euros déposés sur ces dernier en avril 2019. Et si les montants de cette épargne devraient être moins importants cette année, la tendance à économiser devrait en revanche se poursuivre.
Qu’il s’agisse d’une épargne forcée du fait des restrictions liées aux confinement, ou d’une épargne de précaution face aux incertitudes financières et économiques engendrées par la crise, depuis le début de l’année, la collecte nette des deux livrets a donc déjà atteint 18,42 milliards d’euros, dont 14,93 milliards pour le Livret A.
Selon la Banque de France, au total, les Français devraient ainsi mettre 55 milliards d’euros de côté en plus d’ici la fin de l’année, ce qui représenterait en deux ans, près de 160 milliards d’euros.
Les Français ont épargné 276 euros par mois en 2020
Plus concrètement, un sondage d’OpinionWay pour Meilleurplacement.com, réalisé en février dernier, a ainsi révélé que les Français ont épargné 276 euros par mois en moyenne, en 2020. Près de 17 % d’entre eux, ont même réussi à mettre plus de 500 euros de côté mensuellement.
Toujours selon cette étude, les jeunes et les seniors sont des publics particulièrement concernés par cette tendance à épargner . Ainsi, les 18-24 ans auraient mis un peu plus d’argent de côté que la moyenne des Français, soit 281 euros par mois en 2020, tandis que les seniors sont 63% à affirmer être plus prudents financièrement en ces temps de crise.
« Les seniors et les jeunes sont deux catégories aux antipodes, mais pourtant, ils se ressemblent et se retrouvent par leur crainte du futur. L’avenir est incertain, surtout en temps de crise économique avec un marché de l’emploi en dents de scie », a plus particulièrement souligné Yannick Hamon, le porte-parole de Meilleurplacement.com.
Les Français inégaux face à l’épargne
Toutefois, ce sondage révèle également que tous les Français ne sont pas égaux face à l’épargne. En effet, si 17% des personnes interrogées affirment qu’elles réussissent à épargner 500 euros chaque mois, près de 27% des Français ont en revanche souligné ne rien pouvoir mettre de côté. En outre, les hommes sont plus nombreux à pouvoir réaliser des économies que les femmes, puisque 15% d’entre eux épargnent plus de 500 euros mensuels, contre seulement 9% des femmes.
Pour finir, une enquête, réalisée par l’Ifop cette fois, révèle que l’« épargnant Covid » type, est un cadre supérieur vivant en Île-de-France, déjà propriétaire d’un bien immobilier et qui est âgé entre 25 et 34 ans.
28 % des épargnants ont un projet immobilier
Avec autant d’argent accumulé sur les livrets, reste donc désormais à savoir ce que vont faire les Français de leur épargne dans les mois à venir. Selon l’enquête Ifop, 28% ses sondés songent ainsi à utiliser ce surplus d’épargne pour un projet immobilier, tandis que 23% d’entre eux penchent plutôt pour la réalisation d’un projet à court terme, comme l’achat d’un véhicule, ou d’un voyage.
Enfin, près de 22 % des sondés, souhaitent quant à eux se constituer une enveloppe pour faire face aux imprévus, à l’instar du remplacement d’un équipement, ou d’un changement de voiture.
L’épargne Covid-19 des Français déterminante pour la croissance en 2022
Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’épargne des Français aura dans tous les cas un impact sur la croissance en France, en 2022. « Bien qu’inégalement répartie, la mobilisation de cette épargne vers la consommation, ou au contraire sa thésaurisation pour motif de précaution va être déterminante pour le scénario de croissance de 2022 », a ainsi souligné l’OFCE.
Aussi, si les Français dépensent 20% de l’épargne contrainte accumulée pendant la crise du Covid-19, soit 28 milliards d’euros, la croissance du PIB de la France atteindrait 6% en 2022. Si en revanche l’épargne n’est pas dépensée, la croissance du PIB serait de 4,3%.
Et si les dépenses des Français sont bien au rendez-vous, l’économie devrait alors récupérer son niveau de PIB par habitant d’avant-crise au premier trimestre 2022, soit deux ans après le déclenchement de la crise sanitaire.